On a beaucoup parlé des escort girls dans le procès Carlton qui s’achève à Lille. Elles qui pourtant rechignent à parler aux médias et racontent en « off ». Se décrivant comme fortes et indépendantes, elles se rétractent lorsqu’il s’agit de témoigner, même anonymement, et disent que parler serait dangereux. L’une d’entre elles nous a cependant accordé une interview, et explique la différence entre la vitrine et l’escorting. Témoignage.

C’est le cas de Nina, elle a 40 ans et exerce son métier sur Bruxelles. D’emblée, elle nous prévient : « Il faut arrêter de dire qu’il n’y a que des filles qui le font parce qu’elles n’ont pas le choix ». Pour Nina, l’escorting est aussi une vocation. « Il y a aussi des femmes qui deviennent escort girls parce qu’elles aiment bien le faire et qu’elles ont envie de le faire » rectifie-t-elle. Mais Nina n’a pas toujours été escort girl.

Vitrine et escorting : une différence tarifaire

« J’ai exercé en vitrine et j’ai été gérante de l’établissement. Depuis 2010 j’ai arrêté le bar-vitrines parce que les filles de l’est sont arrivées », explique Nina. « Ces filles-là arrivent généralement avec des gens pas très corrects, et sont presque contraintes de faire le métier. Je n’ai pas la même mentalité », précise-t-elle.

Pour Nina, la différence entre vitrine et escorting tient d’abord des tarifs. À titre d’exemple, Nina explique qu’un dîner tarifé par une escort girl s’élève à 500€, une nuitée en sa compagnie sera facturée à 1500€ et une journée à 1000€.

Les clients : des gens qui ont « bien réussi leur vie »

« Bienvenue dans mon sanctuaire de sensualité et d’érotisme », peut-on lire sur le site personnel de Nina. C’est via cette plateforme qu’elle recrute le client.

Et les clients, il y en a de tous genres : hommes d’affaires, notaires, chirurgiens, avocats, « des gens qui ont bien réussi leur vie, et qui ont un pouvoir d’achat bien plus élevé qu’un ouvrier », nous dit Nina.

La jeunesse, la beauté, le sex appeal n’ont qu’un temps, et Nina le sait. « Quand on a un train de vie comme le mien, où l’on ne manque de rien, il faut tout de même penser à son avenir si l’on décide d’arrêter du jour au lendemain ». Nina a d’ailleurs déjà investi dans l’immobilier et possède trois appartements avec, donc, des loyers qu’elle perçoit.

Un passé d’enseignante

Au départ, Nina était enseignante. Elle a mis deux ans pour convaincre son mari de lui laisser exercer ce métier. « Je ne pense pas qu’il acceptera un jour », regrette-t-elle. « Demander à un homme de partager sa femme, peu accepteraient ». Mais le mari de Nina voit tout de même cela comme un métier, ajoutera-t-elle.

Femme indépendante et femme d’affaires, Nina n’est bien sûr pas représentative de toutes les escort girls.